"Investir le territoire numérique", telle était la proposition adressée hier par les partenaires du SITG aux représentants des secteurs privé, académique et associatif, avec le soutien de l'Etat de Genève et en partenariat avec la Fédération des entreprises romandes (FER) Genève. Créé en 1991, le "Système d'information du territoire à Genève" contient un nombre impressionnant de données géographiques liées à notre canton. Au cours de la journée de mardi, les partenaires du SITG ont questionné, devant près de 300 personnes, avec de nombreux experts et de grands patrons d'entreprises, le sens, les enjeux et les avantages de l'ouverture des données publiques.

Au moment où le Conseil d'Etat adoptait le 24 juillet dernier le projet de modification de la Loi relative au système d'information du territoire à Genève (LSITG), l'"open data" devenait un sujet d'actualité pour le canton: proposer le libre accès et la libre réutilisation des données publiques. "Ouvrir l'accès aux données d'intérêt public, c'est permettre leur libre utilisation. C'est aussi ouvrir de nouveaux horizons pour la création de valeur, dans un secteur fortement innovant", a expliqué la conseillère d'Etat Michèle Künzler (DIME) en préambule.
Dans le courant du 1er trimestre 2014, certaines données du territoire pourraient être librement téléchargeables depuis www.sitg.ch. Garantis et précisés par des conditions d'utilisation, l'accès et l'usage des données seraient alors facilités pour un public plus large que les spécialistes, qui utilisent le SITG depuis sa création en 1991.

Dressant un "état des lieux" de l'ouverture des données publiques, le spécialiste de l'Open Data Simon Chignard a situé les enjeux pour les collectivités publiques, les particuliers et les privés. "L'ouverture des données, dans les limites de la confidentialité et de la protection des données personnelles, est une avancée de la démocratie en apportant plus de transparence dans la gestion publique. En permettant de créer de nouveaux services, notamment par le partage et la mise en réseau des données sur Internet, c'est aussi un puissant générateur d'innovation dans un univers en constant changement".

Pour Guy Vibourel, directeur général de la Société des coopératives Migros Genève et grand témoin de la journée, les données numériques, en particulier géographiques, constituent un outil de travail essentiel pour comprendre le territoire tel qu'il est et son évolution. "Les données sont de mieux en mieux préparées, à l'attention des entreprises notamment. Ce n'est plus l'univers réservé d'une élite d'informaticiens et de statisticiens. Utiliser les données numériques du territoire pour mieux comprendre ses marchés, ses clients et adapter les stratégies de marketing, c'est assez nouveau. Il faut être curieux, l'ouverture des données va sans doute générer de nouvelles demandes !"

Michel Balestra, directeur général de la société de transport Balestrafic, a pour sa part salué avec le SITG un modèle qui a réussi à concentrer l'ensemble des cartes thématiques du territoire dans une seule application web. Outil informatique moderne, comme les guichets que les services publics développent sur Internet, "c'est un système souple et efficace, dans le cadre de prestations électroniques qui se généralisent et permettent de gagner en productivité, en efficacité et en cohérence. Cela permet de meilleures interactions entre le monde économique et les pouvoir publics".

La valeur patrimoniale des données numériques était par ailleurs débattue, dans l'une des cinq tables rondes*, de même que l'analyse des plus-values réelles pour l'économie, les différentes manières de présenter l'évolution du territoire dans le temps, les modalités de l'ouverture des données et les maquettes numériques en 3D pour présenter les projets d'aménagement du territoire. La journée du SITG a encore été l'occasion de présenter en direct l'application SITG mobile, désormais disponible**.

En matière d'open data, le conseiller d'Etat Pierre Maudet (DS) a cité pour sa part plusieurs exemples locaux comme les hackatons organisés avec l'association opendata.ch ou encore l'"urban data challenge". "Les Etats et leurs administrations découvrent qu'ils sont un peu des startups, ils se doivent d'explorer ces nouveaux modèles économiques de co-création et d'ouverture qui ne sont pas encore balisés. Dans le cadre du secteur public, les informations ne doivent pas toucher la sphère privée et la sécurité de l'Etat", a conclu le conseiller d'Etat en clôturant la journée du SITG.

Un nouveau pôle de compétences public annoncé, pour mieux voir et gérer le territoire en 3D

Au cours des différents échanges dans le cadre des tables rondes, les représentants de l'Etat de Genève ont annoncé la récente signature d'une Convention-cadre de coopération entre la Haute école du paysage, d'ingénierie et d'architecture (HEPIA) et les trois départements de l'administration cantonale qui collaborent en matière de représentation et de gestion des données du territoire (DU, DIME, DS). La convention prévoit la création d'un nouveau pôle de compétences, destiné à renforcer la collaboration entre l'administration cantonale et les domaines de l'enseignement, de l'information et de la recherche. Il s'agit concrètement de développer et d'harmoniser les nouveaux outils en matière de représentation en 3D, pour l'aide à la décision et la concertation, notamment en matière d'aménagement et de mobilité.

La portée et les modalités de la convention feront l'objet d'un développement particulier par voie de communiqué de presse des initiateurs.

 


* Le compte-rendu détaillé des tables rondes sera bientôt disponible sur www.sitg.ch .
**Le territoire genevois et toutes les données sont désormais accessibles sur smartphone ou tablette. Une nouvelle application est téléchargeable sur les différents magasins d'applications (IOS ou android) ou sur www.sitg.ch.

Pour tout complément d'information :

  • Yves Bellégo, chargé de communication, DIME, +41 (0)22 546 76 06.

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