Constat
Le numérique est omniprésent dans notre quotidien et les services qu'il nous rend sont indéniables or il est crucial de prendre conscience de son impact environnemental. Le secteur du numérique est responsable d'une part significative des émissions mondiales de GES, notamment pour alimenter les Datacenter, les réseaux de télécommunications et les terminaux électroniques. Il contribue ainsi à l’accélération du changement climatique Selon l'ADEME et l'Arcep, l'empreinte carbone du numérique représentait 3,6 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde en 2023. Ce chiffre pourrait atteindre 6,7 % d'ici 2040 si aucune action n'est entreprise pour réduire l'impact environnemental du numérique. |
Le numérique mondial en 2023
source : asit-asso.ch
Épuisement des ressources, énergie, déchets (source : https://www.colibris.app/)
La fabrication de dispositifs électroniques, tels que les smartphones et les ordinateurs, contribue à l'épuisement des ressources naturelles. L’extraction de minéraux rares et la production de métaux pour les composants électroniques ont des impacts environnementaux significatifs. Par exemple, la fabrication d'un smartphone nécessite l'extraction de 63 kg de ressources naturelles, dont 30 kg de métaux rares.
Les centres de données, nécessaires au stockage et au traitement des données, consomment d'importantes quantités d'énergie.
En 2020, les centres de données mondiaux ont consommé environ 200 térawattheures (TWh) d'électricité, soit environ 1 % de la consommation énergétique mondiale. Un data center de taille moyenne consomme autant d'énergie qu'une ville de 100 000 habitants.
La croissance rapide des technologies conduit à une augmentation des déchets électroniques. En 2023, la production d'équipements électroniques a généré 58 millions de tonnes de déchets électroniques, dont une grande partie n'est pas recyclée de manière appropriée. La gestion inadéquate de ces déchets électroniques peut avoir un impact environnemental considérable, notamment sur la qualité de l'air, de l'eau et du sol. Les produits chimiques toxiques présents dans les déchets électroniques peuvent contaminer l'environnement et nuire à la santé humaine.
Passer au numérique responsable
La transition écologique et la transition numérique empruntent des chemins différents. En s'inspirant des trois piliers du développement durable, le Numérique Responsable vise concrètement à réduire l'empreinte sociale, économique et environnementale du numérique (source : https://ge.ch) |
Etat de Genève, les raisons d'agir
Engagement et statégie Numérique Responsable (NR)
Labélisation NR
La géoinformation
Le domaine de la géoinformation ne fait pas exception, c'est un grand consommateur d'outils et de flux numériques et cela tout au long de ses différentes étapes dont notamment :
Acquisition terrain
Pour faire des relevés plus fréquents et plus précis grâce à des :
Remarque : les objets connectés (IoT), encore peu utilisés actuellement, connaissent un réel développement (ex. pour le géomonitoring). Ils risquent, à terme, d'être très répandus avec pour effet une multiplication de capteurs et la collecte massive de données |
Pas d'action particulière pour cette étape dans la mesure ou se sont des prestataires ou contributeurs qui externes qui fournissent les données
Digitalisation et traitement
Les données acquises sur le terrain sont exploitées à l'aide d'ordinateurs et de logiciels spécifiques pour créer des données dérivées par traitement ou digitalisation. Des logiciels très gourmands qui nécessitent des machines puissantes en termes de CPU, mémoire et stockage, sans compter les deux voire trois écrans nécessaires pour visualiser les cartes ou couches de données.
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- Les équipements sont achetés via le partenariat romand PAIR qui prend en compte les critères environnementaux
- La durée d'utilisation des écrans qui avait été portée à 10 ans n'a maintenant plus de limite
- Nous limitons l’acquisition de nouvelles solutions applicatives en cherchant d’abord dans notre catalogue OCSIN si une application répond déjà à un besoin nouveau
- Les applications qui ne sont plus utilisées sont désactivées
- L'écoconception (méthode de développement sur mesure visant à réduire l'empreinte carbone numérique des logiciels conçus) est de plus en plus appliquée
- Nous prévoyons de :
o privilégier le déclenchement des traitements à la demande plutôt que systématiquement
o favoriser la mutualisation des infrastructures
o travailler sur une politique d'écogestion des infra recette/production
Stockage des données
Les données brutes acquises sont généralement conservées ainsi que les archives, ou le versioning, ce qui prend beaucoup de place. Les données sont majoritairement conservées sur des serveurs installés dans les locaux de l'entreprise (64% des sondés) puis sinon confiées à des prestataires externes spécialisés qui s'appuient sur des data centers. Notons que les data centers sont des infrastructures énergivores (puissance de calcul, capacités de stockage offertes, systèmes de ventilation et de refroidissement. |
- Nous remplaçons peu à peu les racks de prises électriques par des modèles « intelligents » qui permettent de monitorer et d’optimiser la consommation énergétique de chaque serveur
- Nous avons lancé des actions pour :
o Nettoyer les espaces de stockage (backup versioning, gestion des log)
o Optimiser la façon dont nous mettons à disposition des bases de données pour nos partenaires
Diffusion des géodonnées
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Diffuser les géodonnées est l'étape finale qui permet leur partage entre les différents acteurs et leur valorisation auprès du grand public . Ces flux conséquents ont un impact important sur le réseau de plusieurs dizaines de Go à quelques Téra par mois • Email, très peu adapté pour des gros volumes (70%) |
- Notre site internet sitg.ge.ch est un guichet cartographique qui centralise toutes les données spatiales
- Nous proposons des API pour télécharger directement les données dans le format souhaité
- Nous prévoyons :
o d'alerter l'usager si les données qu'il souhaite télécharger dépassent X méga-octets
o d'optimiser le poids des pages du site internet
Adopter des bonnes pratiques
Engager une démarche progressive
Faire un état des lieux, sensibiliser les collaborateurs, nommer un référent, construire un plan de formation NR sur le long terme
Agir sur les équipements
Allonger leur durée de vie (réparer, upgrader, réaffecter), privilégier le reconditionné, adapter les postes au stricts besoins du métier
Optimiser le cycle de vie des données
Acquérir uniquement des données utiles, mieux gérer les données (redondance, règles de backup, archivage…), limiter les flux de données (mode d'envoi et partage, compression, API, …), optimiser l'hébergement (équipements avec des normes, hébergeur avec un bon Power Usage Effectiveness)
Repenser les services informatiques
Mutualiser les développements et les plateformes, favoriser l'éco-conception, sobriété du poids des pages, favoriser l'interopérabilité
En savoir plus
• https://www.colibris.app/blog/impact-environnemental-numerique-quelques-chiffres
• https://www.greenit.fr/
• https://resilio-solutions.com/fr/
• https://isit-ch.org/
• https://www.ge.ch/dossier/geneve-numerique/numerique-responsable/enjeux-du-numerique-responsable
Nous remercions l'ASIT pour nous avoir autorisé à reprendre les textes et visuels de leur étude que vous pouvez télécharger ici :
https://asit-asso.ch/storage/app/media/brochures/brochure-13-numerique_responsable.pdf